Issu d’un partenariat entre la Fondation des Femmes et Kantar, cet Observatoire a vocation à devenir une source de référence sur les inégalités entre les femmes et les hommes. Cet Observatoire vise à fournir les données nécessaires à la prise de décision pour passer des paroles aux actions.
Son objectif est ainsi d’apporter des données de référence pour éclairer les individus, associations et pouvoirs publics, et évaluer les évolutions en matière de droits des femmes, aussi bien dans les faits que dans les perceptions.
Les résultats de l’enquête 2019 sont disponibles ici.
Les résultats de l’enquête 2020 sont disponibles ici.
Les résultats de l’enquête 2021 sont disponibles ici.
L'analyse de la Fondation des Femmes
D’après le Forum Économique Mondial, si l’on continue les efforts actuels, l’égalité entre les sexes sera atteinte dans… 108 ans. L’égalité tarde donc à advenir, et ce, dans tous les domaines, comme le démontrent les statistiques existantes concernant l’accès à la santé, les violences, les inégalités au travail, la répartition des tâches ménagères, etc. Certaines de ces donnés sont regroupées au sein de cet Observatoire afin de révéler et quantifier l’étendue de ces inégalités et pouvoir suivre leurs évolutions.
La réalité des inégalités est vécue par la population française. Ainsi, en 2019, la population française reconnaît majoritairement que l’égalité n’est pas atteinte, que ce soit au niveau professionnel, de la sphère domestique domestique, ou dans l’espace public. C’est toutefois au niveau professionnel que ces inégalités sont perçues le plus fortement par les Français.es. Inégalités salariales, discriminations à l’embauche, harcèlement sexuel, sont autant de situations dont la plupart des femmes feront l’expérience au cours de leur carrière. Au-delà du monde du travail, les inégalités subsistent dans tous les domaines et nombreux sont les sujets sur lesquels il faut encore progresser.
Alors que le sujet est régulièrement débattu, les Françaises sont 80% à considérer que la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes ne s’est pas améliorée par rapport à l’année dernière (63% considèrent que la situation n’a pas changé, et 17% qu’elle s’est dégradée), démontrant ainsi l’importance pour les pouvoirs publics de passer à l’action pour améliorer la situation.
Lorsqu’on les interroge, les français.es font émerger 4 enjeux prioritaires sur lesquels il est urgent d’agir.
- Le sujet des violences conjugales, récemment mis au devant de la scène grâce à la médiatisation d’affaires comme celles de Jacqueline Sauvage et aux campagnes de sensibilisation des associations est un sujet particulièrement grave et urgent puisqu’il conduit au meurtre de 130 femmes tous les ans.
- Les violences sexuelles, qui ont fait irruption dans le débat public en octobre 2017 avec la révélation du scandale Weinstein et les centaines de milliers de témoignages #MeToo qui ont permis de sensibiliser la population à leur réalité.
- Le traitement des victimes par les différentes institutions est source d’inquiétude, car la libération de la parole a par la suite entraîné des prises de parole sur le traitement policier et judiciaire de ces faits et le manque de formation et le manque de moyens des services concernés. Cet enjeu constitue également une demande criante de justice.
- Enfin, l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes est un des enjeux économiques les plus tangibles et chiffrables de l’inégalité des sexes. Régulièrement médiatisé et dénoncé, il s’agit d’un enjeu essentiel pour lutter contre la précarité des femmes et pour leur indépendance plein et entière.
Pour répondre à ces enjeux, les françaises et français plébiscitent une série de mesures. En matière de lutte contre les inégalités salariales, 89% des françaises et français pensent qu’il est prioritaire de rendre obligatoire l’égalité salariale entre femmes et hommes. 60% sont par ailleurs favorables à ce qu’un congé paternité obligatoire de 6 semaines après la naissance soit créé. Concernant les violences faites aux femmes, 95% de la population souhaitent que les agresseurs de violences sexuelles et sexistes soient punis plus sévèrement et que l’on améliore la prise en charge des victimes de violence.